Météo Montaillou

14/08

Fête du village

Organisé par la Municipalité les 14 et 15 Août.

20/08

Concert dnas l'Egliste - 18h

Quatuor HORA PRESTA "D'Amérique Latine...aux Balkans"

HISTOIRE

Montaillou,
toute une histoire

Au début du XIVe siècle, malgré un siècle de répression (croisade, inquisition), le catharisme - forme de christianisme médiéval condamné comme hérésie par la papauté – était encore bien vivant en comté de Foix. Il y connut même une étonnante résurgence, insufflée par l'intrépide Bon Homme Pèire Autier, originaire d'Ax, et ses compagnons.
Mais de 1308 à 1309, les enquêtes inquisitoriales aboutirent à une terrible traque policière, qui traîna devant le tribunal de Carcassonne la population de Montaillou. Les Bons Hommes clandestins furent capturés et brûlés, les villageois compromis connurent la prison, la misère ou la fuite outre Pyrénées.
C’est grâce au « Registre de l’Inquisition de Jacques Fournler, évêque de Pamiers » , la minute des interrogatoires conduits par l’Inquisition, en quelque sorte, retrouvé et traduit par Jean J.Duvernoy (1965) puis  défriché par E. Le Roy Ladurie (Montaillou, village occitan, 1975) que l’on connaît le détail de cette page d'histoire. Par la suite, deux importants colloques historiques eurent lieu à Montaillou en 2000 et 2004.

La seigneurie d'Aillou

Les seigneurs d'Aillou, importante famille noble aux 12e et 13e siècles, est à l'origine du site fortifié. Bernard d'Aillou épouse en 1236 la fille du comte de Foix, Esclaimonde.  Il est largement impliqué dans l'hérésie cathare et dans les événements militaires de la croisade. Bernard d'Aillou apporte notamment son soutien aux assiégés de Montségur en 1244.  A la même époque, le village de Montaillou est fréquenté par des hérétiques. Probablement hérétique lui-même, Bernard est condamné par l'Inquisition en 1258. Arrêté par le roi d'Aragon, il est brûlé à Perpignan. La terre de Montaillou revient au comté de Foix. Le château est transformé en forteresse de frontière.

Le château

Le château se situe sur une plate-forme d'une centaine de mètres de longueur pour unelargeur de 30 à 40 m. Du monument, il ne subsiste que trois pans d'un donjon qui s'élève à une douzaine de mètres de hauteur. Son accès est défendu par un fossé sec taillé dans le rocher calcaire. L'ensemble de la plate-forme était entouré d'une enceinte dont la base est partiellement conservée. Elle était défendue vers le Nord et l'Est par un second fossé sec. Au Sud les pentes abruptes du relief devaient suffire à la défense. Le plan de la forteresse est donc relativement simple. Les mentions de deux tours dans un texte de 1415 laissent penser que celles-ci étaient bâties en encorbellement sur les parties hautes de la muraille, aujourd’hui disparues. À la fin du 13e siècle la muraille a été doublée par un contre-mur qui devait augmenter sa solidité.

L'occupation dans la basse-cour

L'intérieur de la basse-cour a livré les vestiges d'habitats, en particulier ceux d’une maison complexe comprenant un rez- de-chaussée avec foyer domestique et batterie de silos à grain, ainsi qu’un étage aménagé sur le rocher. Les objets découverts en fouille indiquent une occupation aristocratique. Cette habitation utilisée durant la première partie du 13e siècle fut intentionnellement démolie ensuite. Il s'agit peut-être d'une conséquence de la condamnation pour hérésie de Bernard d'Aillou en 1258, cette pratique étant recommandée par l'Inquisition : les maisons des hérétiques étalent démolies et servaient de dépotoir.
Le château de Montaillou correspond à un habitat aristocratique et militaire. On sait néanmoins que durant la guerre de cent ans, la basse-cour abritait des loges pouvant servir de refuge temporaire aux villageois. Une activité métallurgique a été mise à jour. À la fin du Moyen Age, la basse-cour ne présente pas de trace d'une occupation dense et importante. Seul le donjon a livré un mobilier diversifié (céramiques, pièces d'armement) du 13e au 16e siècle, témoignant de la présence d'un châtelain comtal.

Le village médiéval

Il semblerait que le village médiéval corresponde partiellement à l'habitat actuel. Une des maisons villageoises abandonnées à la fin du Moyen Age a été fouillée sur la pente du relief.